Que deviennent les cursus Bacs pro conducteurs routiers désorganisés par la suppression du CAP en 1re ?
L’arrêté du 18 juillet pris par la seule Délégation à la sécurité routière est une première et importante étape vers la remise en ordre des Bac Pro Conducteurs routiers. La filière avait été déstabilisée par la suppression des certifications intermédiaires, CAP et BEP (y compris pour les lycéens engagés dans la préparation des diplômes). L’Éducation nationale avait totalement fait l’impasse sur les incidences particulières des formations de conducteurs routiers (voir ci-dessous). Le Ministère de l’Intérieur, en charge de la délivrance des permis, avait été mis devant le fait accompli.
L’arrêté du 18 juillet complète l’attestation de réussite intermédiaire remise par l’Éducation nationale pour remplacer le CAP. Le texte introduit une attestation signée du chef d’établissement pour permettre la délivrance du permis B et du permis C aux lycéens dès leur majorité.
Pour que la réparation soit complète, il faut attendre que les services du ministère des transports intègrent l’attestation de réussite dans la liste des diplômes admis pour la délivrance de la CQC, la carte de qualification conducteur. Sans cette dernière, le permis C ne sert à rien.
Attendons donc la suite … d’autant que l’arrêté rendrait inutile la session exceptionnelle du CAP mise en place à la suite d’une décision du Conseil d’Etat. Les inspecteurs du permis de conduire seront-ils mis à contribution pour faire repasser les épreuves du permis C entre septembre et novembre ? Il suffit désormais que l’Education nationale délivre une nouvelle attestation de réussite.
[Le CAP permettait la délivrance du permis B, du permis C et de la CQC en fin de première. Ce qui respectait le principe de la progressivité des permis, préservait d’une sortie sans diplôme en cas d’échec au bac PRO, offrait aux lycéens de 18 ans l’opportunité d’acquérir une pratique de la conduite autonome durant la terminale et élargissait le champ des lieux de stages.
Le CAP en 1re contribuait à la sécurité routière en évitant de donner tous les permis avec le bac pro à des jeunes qui n’ont aucune expérience de la conduite d’une voiture. Dans la concurrence instituée entre l’apprentissage et les lycées professionnels, il offrait quelques atouts à l’enseignement public en matière d’intégration à la vie professionnelle.]